Blog>Fraude et conformité>Le triangle de la fraude...

Fraude à l’assurance, fraude bancaire, fraude sociale ou fraude fiscale… Les organisations font face à une hausse significative de la fraude. Une hausse mesurée dans différents secteurs comme par exemple celui de l’assurance. Selon une étude YouGov, près de 20 % des Français reconnaissaient avoir déjà fraudé leur assurance en 2022, contre 11 % l’année précédente, et 38% se déclaraient prêt à frauder dans certaines circonstances.

La fraude documentaire, en particulier, exploite les failles des systèmes de contrôle et soulève de nombreuses questions : qui sont les fraudeurs ? Quelles sont leurs motivations, leurs points communs ? Et surtout, comment s’en prémunir efficacement ?

Cet article vous propose un tour d’horizon complet du sujet, en s’appuyant sur le modèle du triangle de la fraude pour décrypter les ressorts du passage à l’acte et découvrir 5 leviers concrets pour renforcer votre dispositif de lutte contre la fraude.

 

Sommaire

 

Qu’est-ce qui pousse un fraudeur à passer à l’acte ?
Les enseignements du triangle de la fraude


Pour comprendre pourquoi une personne passe à l’acte, il est essentiel de revenir à la théorie du Triangle de Cressey, du nom du criminologue américain Donald R. Cressey. Dans les années 1950, il a étudié plus de 200 cas de fraude et a identifié trois facteurs clés qui, réunis, expliquent la propension à frauder :

undefined-Jun-19-2025-06-45-31-5777-AM

  • La pression : il s’agit d’un besoin financier, professionnel ou personnel qui pousse l’individu à chercher une solution rapide. Cela peut être une dette, une dépense imprévue, ou une pression liée à la performance au travail.
  • L’opportunité : le fraudeur agit parce qu’il repère une faille dans le système de contrôle interne de l’entreprise ou un manque de supervision. Plus les dispositifs sont faibles, plus la tentation est grande (« l’entreprise ne verra rien »).
  • La rationalisation : l’individu justifie moralement son geste (« tout le monde le fait », « je le mérite »). Cette rationalisation est souvent renforcée par un sentiment d’injustice ou de frustration (« je paye trop cher cette assurance » « ils n’ont pas été correct avec moi »).


Le Triangle de Cressey montre ainsi que la fraude est rarement le fruit du hasard : elle résulte de la convergence de ces trois éléments. Et si les entreprises ont moins de prises sur la pression perçue ou sur la rationalisation, elles peuvent néanmoins agir sur l’élément le plus important du triangle : l’opportunité.

 

Comment prévenir la fraude et décourager les fraudeurs ?
5 leviers incontournables pour un meilleur dispositif LAF


Les fraudeurs ne choisissent pas leur cible au hasard. Ils vont là où les défenses sont faibles. Il ne tient qu’à vous de faire en sorte qu’ils ne voient pas dans votre entreprise une opportunité de frauder.

Voici 5 leviers concrets que les entreprises peuvent mettre en place pour renforcer leur dispositif de lutte contre la fraude :

1 - Identifier les zones de vulnérabilité

Mettez-vous à la place du fraudeur. Demandez-vous si vous pouvez être perçu comme une cible facile ? Les petites structures, les nouveaux entrants, les structures peu ou pas organisées, les équipes non formées à détecter des signaux faibles, celles sans référent anti-fraude… sont des cibles privilégiées. Identifiez également vos processus vulnérables, ceux où la vigilance est faible (focus sur les métiers en tension : pression sur les délais, équipes surchargées, absence de contrôles).

En d’autres termes : cartographiez vos risques et diagnostiquez vos forces et faiblesses face aux différentes menaces (usurpation, falsification de documents, fraude assistée par IA…). Vous pourrez ainsi anticiper les stratégies des fraudeurs et renforcer vos zones à risque.

 

2 - Sensibiliser et former aux différentes menaces et aux fraudes émergentes

Faites de la vigilance un réflexe individuel et collectif. Pour cela, organisez régulièrement des sessions de formation pour que tous les collaborateurs, y compris la direction, soient au fait des risques, des schémas de fraude et des signaux d’alerte. Nommez des référents anti-fraude dans les services. Continuez d’informer sur les menaces émergentes (fraude cyber, deep-fakes de faux documents, vente de kits prêts à l’emploi sur les réseaux sociaux…) .

Un personnel préparé et formé devient moins vulnérable. Votre entreprise est de fait moins attractive pour les fraudeurs.

 

3- S’équiper d’outils intelligents de détection et de traitement des alertes

Face à la multiplication des risques, et du volume d’information à traiter, seule l’hybridation humain + IA est efficace. L’IA démultiplie le potentiel des équipes pour analyser 100% des flux, détecter anomalies documentaires, comportements suspects, schémas déterministes et assister les équipes dans l’instruction des dossiers jusqu’à la prise de décision. Pour éviter l’effet ‘surcharges d’alertes » ne vous limitez pas à une simple solution de détection. Privilégiez des solutions globales intégrant les étapes de détection et de traitement des alertes.

Les avantages sont réels : une organisation comme la mutuelle CCMO témoigne de gains financiers forts, d’une optimisation du temps de gestion des dossiers et d’un ROI atteint en seulement 3 mois d’utilisation de la solution ITESOFT Streamline Fraud.

4- Renforcer la collaboration dans la lutte contre la fraude

L’une des limites les plus courantes des organisations vis-à-vis de leur dispositif anti-fraude, est de travailler « chacune dans leur coin ». Sans collaboration entre les acteurs d’une même filière, un fraudeur peut tromper 10 assurances impunément avec la même facture falsifiée. Participez à des groupes de travail sectoriels et partagez les bonnes pratiques. Mieux : luttez en bande organisée avec une base mutualisée inter-entreprises.

Le recours à une base d’empreintes documentaires inter-entreprises telle que la Base M+ dans le secteur de l’assurance est la réponse la plus efficace aux cumuls de fraude, à la fraude en réseau et à l’explosion des faux documents générés par IA.

 

5- Afficher sa culture anti-fraude

Vos équipes sont formées ? Vos processus renforcés ? Vos capacités de détection et de traitement démultipliées par l’IA ? Vous luttez même en bande organisée avec les entreprises de votre secteur ? Faites le savoir ! Communiquez sur votre culture anti-fraude en interne et en externe : newsletter, emails aux clients, articles sur votre siteweb, interviews dans les médias, sur les réseaux sociaux…

Montrez aux fraudeurs que vous prenez le sujet à bras le corps. Découragez-les !

 


 

Découvrez nos ressources au sujet de :  fraude et conformité